Respect et gratitude vers la vie
Enceinte, je découvre une forme de relation aux autres très particulière. Porteuse d'une vie à l'intérieur de mon ventre, je jouis d'un statut spécial: les gens que je croise, même si je ne les connais pas, ils me sourient avec douceur, je reçois gestes d'attention et de gentillesse; Je rentre à faire partie de la "lignées des mères", je suis touchée par la sororité de celles, jeunes et âgées, qui ont donné la vie et qui m'accompagnent avec bienveillance dans ce passage initiatique.
Enceinte je suis plus sensible à la dimension humaine, je me sens forte mais aussi plus vulnérable, moins dans l'action-réaction et plus dans l’être...
je vois la vie à travers l'énergie de la vie que je porte, qui est pure. Je ressens plus d’empathie.
Je me dis que les yama et les nyama ont été écrit par un être humain qui portait des lunettes de grossesse (: hahahh!
Ces principes inspirants sont des piliers qui me préparent à la tenir la posture juste dans l'éducation de mon enfant.
Ci-dessous je les énumère en soulignant leur interconnexion, pour sortir d'une liste logique et linéaire.

Ahimsa ou Le respect universel de toute forme de vie.Être porteuse de vie est une expérience humaine et divine. Je ne peux que reconnaître la puissance d'une volonté suprême qui opère mystérieusement à l'origine de toute création et m'abandonner à cette énergie, en confiance. C'est Le dernier des Nyama Isvaharapranidhana. La pratique de l'Ashtanga Vinyasa yoga doit être adaptée, le feu qui l'anime se réduit, mon conseil est de pratiquer à "feu doux" à partir du début de la grossesse. Cela peut entraîner des résistances mentales, un attachement à sa pratique courante. Il est important de bien prendre conscience de notre posture de porteuses de vie, de l'incarner dans toute sa rondeur et douceur sur les vagues de la respiration et des vinyasa.
Sathia ou la vérité,l’authenticité, la sincérité de la pratique pour la vie que je porte. J'évolue sur le tapis alignée avec la réalité, loin des artifices de la performance physique, je reste en accord avec mes sensation et les besoins de ce moment particulier de ma vie.
Je vois aussi l'importance de transmettre la vérité à l'enfant que je porte tout au long de son éducation. Cela me conduit à l'essentiel dans la pratique et dans un quotidien plus épuré, nettoyé des adjouvants, je reste dans Sauca ou la pureté, dans une hygiène de vie et une conduite plus saine et sincère.
Astheya L'honneté, ne pas voler. Il m'arrive de regretter mes possibilités physiques d'avant la grossesse, mon corps d'avant. Sur le tapis je souhaiterais me réapproprier de certaines postures et je ressens une sorte d'envie en observant mes collègues progresser sur ce plan. La pratique dissipe ces illusions et je retrouve une certaine intégrité dans le respect et la confiance du présent. Cet état d'inconfort est un bon terrain d'étude pour sonder mon mental comprendre et résoudre les conflits internes. Je peux aussi m'appuyer sur la philosophie du yoga pour retrouver la paix ( svadhyaya ou l'étude des textes vers l’étude du soi).
Bramacharya ou la modération. L'intention de la pratique évolue pendant la grossesse. J'apprends à maîtriser mon énergie que je partage avec une autre vie en ce moment; apprendre à utiliser les outils de l'Ashtanga Vinyasa Yoga afin d'équilibrer les qualités qui m'habitent; Les guna, les humeurs, subissent le mouvement des liquides, l'influence des variations hormonales. Tapas ou le feu purificateur de la pratique de la série transforme la flegme en légèrté et grâce à la maitrise de Bramacharia je choisis la voie du milieu.
Aparigraha, ou l’art de la non-convoitise. La grossesse m’a plongée dans un état de plénitude, où il est si naturel de voir le verre à moitié plein. Cela fait écho au deuxième Nyama, Santosa, ou le contentement. Je ressens profondément que je suis à ma place, au bon endroit, au bon moment. Dans ma vie, tout comme sur le tapis, j’ai souvent critiqué et sous-estimé mon corps et mes capacités. Pourtant, la pratique m’a toujours aidée à nourrir la confiance, en moi et en ce corps qui m’accompagne. Aujourd’hui, elle est plus essentielle que jamais et je ressens une immense gratitude envers cette incroyable machine qu’est mon corps, capable du miracle de créer la vie.
Ahimsa
sathia
Astheya
Bramacharia
Aparigraha
isvaharapranidhana
Sauca
Svadhyaya
Tapas
Santosa
Ajouter un commentaire
Commentaires